Denise Lewis : « Les progrès des mamans dans le sport d’élite sont incroyables – mais j’ai trouvé cela vraiment déclencheur »
Les olympiens sont souvent perçus comme des surhumains, mais Denise Lewis nous rappelle leurs vulnérabilités. Rejoignant notre appel un peu tard, elle se lance immédiatement dans la discussion des défis de santé mentale auxquels les athlètes sont confrontés, en particulier après la retraite.
Denise, ancienne heptathlète et médaillée d'or olympique, consacre désormais du temps à soutenir les athlètes nouvellement retraités, consciente des risques pour la santé mentale pendant cette période de transition. Elle revient sur son rôle au sein de l’équipe de diffusion olympique de la BBC, où elle conseille souvent les athlètes sur le bien-être mental – un contraste frappant avec sa propre expérience dans les années 90 et 2000, lorsque la transparence émotionnelle était rare dans le sport.
La décision de Simone Biles de se retirer des Jeux olympiques de Tokyo a été un moment charnière pour la santé mentale dans le sport. Denise voit cela comme une étape importante pour que les athlètes expriment ouvertement leurs besoins en matière de santé mentale, un changement rafraîchissant par rapport à sa propre carrière.
Le parcours de Denise en est un d’endurance et de résilience. Après les Jeux olympiques de Sydney en 2000, elle a été confrontée à une grave blessure au pied et, peu après, aux défis de la maternité. Avec son système de soutien composé principalement de sa mère et de certains membres du personnel du NHS, elle a retrouvé son chemin vers des performances optimales.
Revenir à la compétition 15 mois après l'accouchement était intimidant. En participant aux Championnats du monde à Paris, elle se sentait nerveuse et incertaine, un contraste saisissant avec les célébrations que l'on voit aujourd'hui lorsque les mères reviennent au sport de haut niveau.
Le traitement de ces expériences a été un voyage progressif pour Denise. Ces dernières années, les discussions autour des mères dans le sport ont déclenché des émotions, la forçant à réfléchir à une époque où le soutien était minime. Cependant, elle reconnaît les progrès, avec de meilleurs conseils en matière de grossesse et des systèmes de soutien évolutifs pour les athlètes féminines.
L’expérience et le plaidoyer de Denise sont inestimables. Elle voit chaque génération repousser les limites, améliorant ainsi les conditions de la suivante. Son premier livre d'auto-assistance, « Adaptability », qui devrait être publié en mars, résume son parcours et son désir d'aider les autres.
Équilibrant maternité et carrière, Denise souligne l'importance de prendre soin de soi, notamment d'un mode de vie sain, de la préservation du microbiome et de la défense de ses droits. Communiquer son désir de continuer à travailler après sa grossesse à 46 ans était crucial, pour garantir qu'elle reste active dans sa carrière.
Naviguer dans les différents besoins de ses enfants à différentes étapes est un défi. Denise note le changement générationnel dans les perceptions de la hiérarchie, les enfants modernes s'attendant à un respect mutuel.
En repensant à sa grossesse à 46 ans, elle se sentait physiquement semblable à celle de son premier enfant. Même si cela ne plaît pas à tout le monde, cela souligne l’idée selon laquelle les Olympiens, bien que souvent considérés comme surhumains, sont confrontés aux mêmes défis que tout le monde.