Les poissons jurassiques ont étouffé à mort sur des céphalopodes ressemblant à des calmars, révèle une étude sur les fossiles.

4 juillet 2025 Fonctionnalité
par Sandee Oster, Phys.org
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éditée par Sadie Harley, examinée par Robert Egan
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Une étude menée par le Dr Martin Ebert et le Dr Martina Kölbl-Ebert a examiné les restes de quelque 4 200 spécimens fossiles de Tharsis. Ils ont découvert que certains de ces poissons, tous des subadultes, tentaient parfois d'avaler ou avalaient accidentellement des bélemnites (céphalopodes semblables à des calmars), conduisant ainsi à l'étouffement du Tharsis.
Le travail est publié dans la revue Scientific Reports.
Le poisson Tharsis est un genre éteint de poisson du Jurassique supérieur qui se trouve couramment dans les dépôts fossiles marins du Plattenkalk de Solenhofen (calcaire de Solnhofen).
Les bassins d'Eichstätt-Solnhofen sont connus pour leurs restes fossiles exceptionnellement bien conservés, comprenant des crabes, des ammonites, des crinoïdes, des méduses et, de façon célèbre, l'Archaeopteryx.
Pendant le Jurassique supérieur, les bassins d'Eichstätt-Solnhofen faisaient partie de l'archipel de Solnhofen, caractérisé par une salinité élevée et de faibles niveaux d'oxygène, offrant des conditions défavorables à la vie.
Les fonds de lagune étaient des environnements particulièrement hostiles, entraînant l'absence totale d'organismes vivants.
Pourtant, c'est dans ces sédiments fins que l'on trouve couramment les restes fossiles de Tharsis, à la base de l'étude du Dr Ebert et du Dr Kölbl-Ebert.
'Tharsis est le deuxième genre le plus commun dans l'archipel de Solnhofen avec quelque 4 200 spécimens que Martin Ebert, le premier auteur de l'article, a réellement vus dans diverses collections,' explique le Dr Kölbl-Ebert.
Un fossile beaucoup moins commun, mais parfois trouvé, est celui des bélemnites. Dans le bassin de Plattenkalk, environ 120 bélemnites seulement ont été trouvées, ce qui les rend plutôt rares par rapport aux découvertes de poissons, qui se comptent en dizaine de milliers.
Les bélemnites étaient des céphalopodes du Jurassique et du Crétacé qui préféraient généralement vivre en haute mer et faisaient partie des premiers à disparaître dans des environnements pauvres en oxygène.
Beaucoup des bélemnites fossiles trouvées dans les bassins de Plattenkalk sont recouvertes de bivalves, ce qui indique qu'elles étaient mortes depuis quelque temps, flottant probablement à la surface de l'eau avant d'être emportées dans l'archipel de Solnhofen, où elles ont coulé au fond.
Le seul grand poisson connu pour se nourrir de bélemnites sont les requins. Cependant, lors de leur examen des fossiles de Tharsis, les chercheurs ont noté que certains Tharsis avaient tenté d'avaler des bélemnites.
Malgré la notoriété de ces fossiles, ce phénomène était auparavant non documenté. Selon le Dr Kölbl-Ebert, cela pourrait en partie être dû au grand nombre de fossiles de Tharsis, dont seuls quelques-uns intéressent la plupart des chercheurs.
'Puisque Tharsis est si courant, les taxonomistes regardent habituellement seulement quelques spécimens exceptionnellement bien conservés. Martin examine tant de spécimens, car il fait également des statistiques et s'intéresse à l'écologie également,' explique le Dr Kölbl-Ebert.
Il a été découvert que ces spécimens de Tharsis avaient des bélemnites coincées dans leur gorge. Il est connu que les Tharsis étaient des micro-carnivores ou des zooplanctivores visuels. On suppose qu'ils avaient l'habitude de sucer des restes de tissus morts en décomposition, d'algues ou de croissances bactériennes flottant à la surface.
Puisque les bélemnites étaient probablement mortes depuis un certain temps au moment où les Tharsis les ont trouvées, il est possible qu'elles aient eu de la croissance d'algues sur leur corps.
Cela aurait pu les faire identifier par erreur comme de la nourriture par les Tharsis, explique le Dr Kölbl-Ebert.'Nous supposons de l'expérience actuelle que de tels objets flottants sont rapidement envahis par des algues et des bactéries, donc pour le poisson ils sentent et goûtent comme de la nourriture.'
Alors que l'extrémité du rostre de la bélemnite pouvait s'adapter dans la bouche d'un Tharsis, la bélemnite en forme de balle augmentait de diamètre, ce qui finissait par empêcher le poisson de l'avaler plus loin.
Comme le Tharsis était incapable de recracher ou de mordre la bélemnite, tous les spécimens ont plutôt tenté d'expulser les bélemnites par les branchies.
La mort aurait suivi rapidement. D'après des observations modernes de poissons avec de grosses proies coincées dans leur gorge, on sait que, dans quelques heures, un manque d'oxygène aurait provoqué une suffocation.
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Plus d'informations: Ebert, M., Kölbl-Ebert, M. Poisson jurassique étouffé par des bélemnites flottantes. Scientific Reports (2025). doi.org/10.1038/s41598-025-00163-7
Informations sur le journal: Scientific Reports
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