John Galliano triomphe chez Maison Margiela pour clôturer la haute couture à Paris.

27 Janvier 2024 2016
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La saison haute couture parisienne s'est terminée avec une collection éblouissante de la Maison Margiela, gracieuseté de John Galliano. S'ensuit un spectacle spectaculaire, offrant une représentation magistrale de l'histoire parisienne qui aurait certainement plu à des personnalités littéraires comme Balzac ou Victor Hugo. Suivant la tradition du fondateur de la Maison Margiela, Martin Margiela, de ne pas s'incliner ni se faire photographier, Galliano est également resté dans les coulisses, derrière un rideau doré.

Le spectacle s'est déroulé dans un entrepôt voûté sous le pont Alexandre III. Il présentait une variété d'archétypes français et exagérés, notamment des courtisanes voluptueuses, des molls du Moulin Rouge, des poupées suppliantes, des joueurs de fin de soirée et des cambrioleurs de chats. Ils ont joué au milieu de tables de café, de chaises bon marché, d'affiches de recherche de la police, d'une table de billard en mauvais état et de lumières cassées. Cet arrière-plan comprenait également des miroirs de bistro, transformés en écrans plats, offrant une meilleure vue sur la puissante performance d'ouverture de Lucky Love, chanteur français et sosie de Freddie Mercury.

Les écrans ont ensuite mis en avant un drame policier mettant en vedette un vol de bijoux, des enchevêtrements de corsets et un voleur présentant un collier de perles à l'héroïne dans une brasserie minable du Quartier Latin. Alors que le récit revenait à la réalité, un jeune dandy torse nu est apparu vêtu d'un pantalon plissé et d'un petit corset à la taille. Il a traversé le pont emblématique de Paris, sous une pluie battante, avant de tourner devant une foule en plein air autour des tables des cafés et d'entrer dans l'entrepôt.

Certains personnages semblaient tout droit sortis de Pigalle il y a un siècle, comme un vétéran de la Première Guerre mondiale devenu spiv' et des danseurs burlesques rappelant les œuvres de Toulouse-Lautrec. Le spectacle s'apparentait à une œuvre d'art surréaliste, mettant en vedette des vestes cocon ornées de morceaux de tulle, des robes en satin doré à grandes agitations et une comtesse vêtue d'une robe et d'un bonnet en carton ondulé. Au milieu du théâtre se trouvaient des vêtements spectaculaires, notamment des robes sensuelles en tricot perlé, des robes corset transparentes et des blazers en laine à chevrons qui allaient certainement créer de nouvelles tendances.

Les hommes, eux aussi, portaient des tenues impressionnantes telles que des costumes à rayures craie de Demob et de superbes manteaux fanfarons. Le spectacle a atteint son apogée avec Gwendoline Christie dans une crinoline en latex sur un corset bleu Delph, le cou et les mains enfermés dans un collier en porcelaine et des gants en forme de squelette.

Dans une saison couture autrement considérée comme sûre, la créativité inégalée du défilé a volé la vedette, rendant insignifiante la présence de célébrités comme Kris, Kylie Jenner et Kim Kardashian. Galliano, qui avait été licencié par Christian Dior en 2011, a fait un retour triomphal. Même face à la négativité, notamment aux reportages sensationnels des tabloïds, à la diffamation de sa Légion d'honneur et à l'absence de compensation de la part de Dior, son retour remarquable était clairement évident dans le tonnerre d'applaudissements et les trépignements de pieds lors de la finale du spectacle.


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