La connectivité des eaux douces peut transporter l'ADN environnemental à travers le paysage.
12 septembre 2023
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par Queen Mary, Université de Londres
Une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B a utilisé le métabarcoding de l'ADN environnemental (eDNA) pour analyser les communautés de poissons et de zooplancton.
L'étude a révélé que le mouvement de l'eau entre les masses d'eau douce, ou connectivité d'eau douce, peut transporter l'eDNA. Cela met en évidence le potentiel de l'eDNA pour fournir une vue globale de la biodiversité des eaux douces.
Les écosystèmes aquatiques sont connectés par des cours d'eau, ce qui permet aux poissons, aux plantes et à d'autres organismes de se déplacer d'un endroit à un autre. Cette connectivité est importante pour la résilience des populations aquatiques, mais elle peut également rendre difficile le suivi de l'ADN de ces organismes.
L'étude, dirigée par le Dr Joanne Littlefair, professeure de sciences biologiques à l'Université Queen Mary de Londres, a examiné trois réseaux de lacs contenant 21 lacs dans la forêt boréale du Canada, à IISD Experimental Lakes Area.
Les chercheurs ont constaté que l'eDNA à l'intérieur des lacs reflétait généralement les préférences d'habitat des espèces, mais que certaines parties de l'eDNA étaient également transportées dans les lacs en aval. Les lacs présentant un degré de connectivité plus élevé présentaient plus de détections d'eDNA qui ne pouvaient pas être expliquées par des techniques de surveillance classiques.
Les résultats ont des implications pour l'utilisation de l'eDNA pour surveiller la biodiversité dans les écosystèmes d'eau douce. L'eDNA est un outil prometteur pour la surveillance de la biodiversité, mais les données doivent être interprétées à la lumière de la connectivité dans le paysage.
"L'eDNA peut être utilisée pour détecter la présence d'espèces qui ne sont pas facilement surveillées à l'aide de méthodes conventionnelles, y compris les espèces envahissantes, ou pour surveiller la présence d'espèces rares ou en voie de disparition", a déclaré le Dr Littlefair.
"Notre étude a montré que les enquêtes d'eDNA peuvent être soigneusement conçues pour tenir compte de la connectivité du système d'eau douce étudié. Dans les systèmes présentant de grands niveaux de connectivité, il est important de prélever des échantillons à plusieurs endroits, ce qui nous permettra de dresser un tableau complet de la biodiversité présente."
L'étude met également en évidence la nécessité de davantage de recherche sur les facteurs influençant la résolution spatiale de la détection d'eDNA, tels que les effets du mouvement de l'eau. Par exemple, si l'eau dans un écosystème se déplace rapidement, il peut être nécessaire de collecter plus d'échantillons pour augmenter les chances de détection d'eDNA. Cette recherche contribuera à améliorer la compréhension des scientifiques de la façon dont l'eDNA peut être utilisée pour surveiller et protéger la biodiversité aquatique.
L'étude était une collaboration entre des chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres au Royaume-Uni et des institutions canadiennes suivantes: l'Université McGill, l'Université Lakehead, l'IISD Experimental Lakes Area et SHARCNET. Le Dr Littlefair a travaillé à l'Université McGill, puis à QMUL pendant l'étude.
Informations sur la revue: Proceedings of the Royal Society B
Fourni par Queen Mary, Université de Londres