Les chiffres non prouvés distraient des véritables dommages du commerce illicite d'antiquités, affirme une étude.

23 Juillet 2023 698
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Cet article a été examiné selon le processus éditorial de Science X et conformément à ses politiques. Les rédacteurs ont mis en évidence les attributs suivants tout en veillant à la crédibilité du contenu :

  • vérification des faits
  • publication évaluée par des pairs
  • relecture

par Antiquity

De nouvelles recherches ont confirmé que l'affirmation souvent répétée selon laquelle le commerce illicite d'antiquités est le troisième plus important commerce illicite au monde n'est pas étayée par des preuves.

Cette information circule depuis les années 1970 et est régulièrement répétée dans des articles universitaires, la presse grand public et même la littérature politique.

En tant que telle, elle a largement été considérée comme vraie par les chercheurs, le grand public et les instances législatives.

« L'affirmation selon laquelle le commerce illicite d'antiquités est le troisième plus important, juste après les armes et les stupéfiants, est largement répétée », déclarent les auteurs, mais « cette affirmation ne repose sur aucune recherche ou statistique originale, et elle ne provient d'aucune autorité compétente ».

Pour découvrir l'origine de cette information, les Drs Donna Yates et Neil Brodie, du groupe de recherche Trafficking Culture, ont procédé à un examen systématique de la littérature concernant cette affirmation. Leurs résultats sont publiés dans le journal Antiquity.

Les auteurs ont retracé cette information jusqu'à une note parue dans le Journal of Field Archaeology en 1974, affirmant que le trafic international d'œuvres d'art était juste après les stupéfiants. Même si cette déclaration n'était étayée par aucune preuve, elle a été rapidement répétée par d'autres.

Dans les années 1980, cette information était ancrée dans la littérature universitaire et dans la presse grand public. Elle est ensuite passée de la deuxième à la troisième plus grande catégorie de criminalité internationale après les stupéfiants et les armes, encore une fois sans aucune preuve.

Il est important de souligner que cette affirmation a depuis été faite par des organisations internationales influentes telles que l'UNESCO et Interpol. Par conséquent, elle a eu un impact sur les organisations gouvernementales et les décideurs politiques.

« La compréhension du public et les politiques doivent être fondées sur des preuves, non sur de la rhétorique », déclarent les auteurs. « Une bonne politique ne peut être développée que sur la base de bonnes recherches ; si elle est basée sur des faits non avérés et des informations erronées, elle ne peut pas réussir. »

Les faits non avérés ne devraient pas influencer l'élaboration des politiques des grandes organisations internationales. Cela nuit à l'importance des données réelles et peut conduire à des mesures inefficaces contre le commerce illicite d'antiquités.

Cela crée également un précédent dangereux en ce qui concerne la quantification des dommages causés par les activités criminelles.

« L'idée que la gravité d'un crime devrait être mesurée en termes comparatifs par sa valeur monétaire plutôt que par les dommages causés à la société est perturbante », déclarent les auteurs.

« Les antiquités et autres objets culturels sont des composantes fondamentales de notre patrimoine et de notre identité. Nous n'avons pas besoin de classer leur commerce illicite financièrement pour rendre les préjudices sociaux plus graves. »

Informations sur le journal : Antiquity

Fourni par : Antiquity


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